Baby please don't go ♦ ft. Emrys-Skye.

8h00. Bruit sourd résonnant à mes oreilles, mais surtout un bruit que j’aurai préféré ne pas entendre ce matin. Oui, j’étais une femme plutôt matinale mais franchement, les réveils matins m’ont toujours fait grincer des oreilles. Tâtonnant avec ma main gauche à la recherche de l’objet de malheur, je réussis finalement à mettre fin à mon supplice. Bien que je sois une éternelle matinale, j’étais également une éternelle larve dans mon lit. Chaque matin, cela me prenait un bon coup de pied dans le derrière afin de sortir de mes draps. Qui pourrait me le reprocher de toute façon? Ce n’était pas dur à comparer puisque dans mes draps, il faisait chaud et à l’extérieur de ces derniers, il faisait un froid de canard. Trouvant finalement le courage de mettre un pied dehors, je frissonna et couru mettre des pantalons afin de me préparer à mon jogging matinal. Jogger me donner l’énergie nécessaire afin d’accomplir le reste de mes journées. Et comme c’était samedi matin et que techniquement, j’étais sous appel à l’hôpital donc en congé pour l’instant, je pouvais me permettre une petite mise en forme matinale. Bien que je n’aie pas encore terminée mes études en médecine, j’étais déjà engagée à l’hôpital de la ville et je devais avouer que cela me procurait un grand bonheur. J’étais bien entendu suivit par de réels médecins qui avaient obtenus leur diplôme, mais c’était mieux que rien! Et puis, cet emploi me comblait complètement et me donnait le sentiment de faire quelque chose de bien de ma vie. Quoi qu’il en soit, c’est avec motivation que je trouva l’énergie en moi pour aller faire mon petit jogging. J’enfila donc rapidement mes habits d’entrainement, mis mes écouteurs et partit silencieusement de ma petite maison. Je tenta de faire le moins de bruit possible puisque je n’étais pas seule à habiter dans cette plutôt grande demeure. En effet, Axel, un ami d’enfance que j’avais retrouvé depuis quelques années, partageait ma maison. Nous étions donc devenus colocataires, en plus de grands complices. Ce qui était plutôt étrange dans ma relation avec Axel, c’est nous avions une grande affection l’un pour l’autre et partagions beaucoup plus de choses que de simples amis. On nous a souvent demandé si nous étions un couple et à chaque fois, cela nous faisait éclater en rire. Non, jamais au grand jamais nous n’avions été ensemble de cette façon et, d’ailleurs, cela ne nous a jamais traversé l’esprit.

C’est avec entrain que je sillonnais tranquillement les rues de la ville. Sunnight était plutôt réputée pour son calme et sa tranquillité, chose que j’adorais de cet endroit. Malgré quelques quartiers plus agités que d’autres, j’aimais me promener à travers les rues pour ensuite me rendre au petit parc. Bien que minuscule comparé à d’autres endroits de verdures comparables, le parc de la ville était mon petit coin paisible et après une heure de course, j’aimais bien venir m’assoir sur un de ses bancs et observer la ville qui se réveillait tranquillement. Cela me fascinait toujours de voir les différentes personnes courir dans tous les sens lorsqu’ils étaient en retard, aller prendre un café pour se réveiller ou tout simplement marcher en prenant leur temps. Je ferma les yeux un instant et lâcha un grand soupir de satisfaction. J’aimais la vie et chaque petit instant était pour moi un grand bonheur. J’avais appris à mes dépends que la vie n’est malheureusement pas toujours facile et qu’il y a des choses qu’on ne peut pas changer. Malgré toutes les épreuves que j’avais vécu et toutes les choses insensées que j’avais dû faire, j’étais maintenant fière de ce que j’étais devenue. Contrairement à plein d’individus en quête d’instants de bonheurs qui gâchaient leur vie, j’avais su resté moi-même et jamais ne m’est pris l’idée de devenir quelqu’un que je n’étais pas. Et pourtant, tout jouait contre moi. Mon père avait quitté le domicile familial pour sa secrétaire, ma mère avait rencontré un homme violent et méprisant, elle s’était ensuite trouvée une meilleure amie : l’alcool et au final, j’avais dû élever presque seule mon frère et ma sœur. Oui, j’aurai pu mal tourner, comme ma sœur semble le faire en ce moment, mais j’ai su rester fière et fidèle à moi-même. Ça, personne ne pourra jamais me l’enlever. J’avais développé un haut sens des responsabilités qui me dictait ma conduite. Je n’aurais jamais pu, avec la garde de deux adolescents, devenir une personne comme ma mère. En fait, je me suis jurée de ne jamais devenir comme elle.

Une ombre vient soudainement me sortir de mes pensées et j’ouvris difficilement les yeux. Levant les yeux au ciel, j’aperçu Emrys. Emrys … Un homme à la fois troublant et troublé. Un homme tout à fait charmant et plutôt séduisant, mais complètement désabusé. J’avais fait sa rencontre environ un mois plus tôt et il m’avait tout de suite charmé. Je m’étais prise à croire que c’était un homme bien, courtois, galant et attentionné mais ce que j’ai appris récemment de lui me rebute désormais. En effet, Emrys semblait avoir un certain don pour l’autodestruction, ou du moins un certain goût pour les substances qui vous font perdre la tête. Et ça, ce n’était absolument pas pour moi! Je ne buvais plus depuis belle lurette et n’avais jamais osé toucher à la moindre drogue. Donc, on pourrait conclure plutôt facilement que deux personnalités complètement opposées comme les nôtres ne pourraient pas s’entendre, non? Et pourtant …

« Salut … » Dis-je d’un simple murmure.